Quelques mois seulement après la fin de la guerre d'Algérie, et alors qu'il est de bon ton de chercher à oublier ce qu'on appelle hypocritement les "évènements", Louis Cros se lance dans ce qui sera son chef d'oeuvre. Dans cette fiction ouvertement inspirée de faits réels, il fait toute la lumière et apporte son soutien à ceux que la France du Général voit comme des traîtres: les membres du réseau Jeanson et leur soutien actif au FLN. Humanisme et démocratie contre patriotisme obtus, le choc est inévitable et le film est interdit par la censure (Pour éviter la confusion avec un haut fonctionnaire de l'époque, il est même demandé à Louis Cros de signer ce film et ceux qui viendront d'un autre nom. Il choisit alors d'ajouter un "J") Tout ceci n'empêchera pas Le Passager d'obtenir de nombreux succès en festival qui feront de lui un des incontournables de ce cinéma indépendant et militant qui fleurit un peu partout à l'époque.